Du 12 au 15 novembre 2025, l’Université de Gabès a accueilli le colloque international « Humanité augmentée, arts et singularité », réunissant chercheurs, artistes et penseurs autour des enjeux éthiques, esthétiques et technologiques liés aux mutations contemporaines du vivant et de la création.
Du 12 au 15 novembre 2025, l’Université de Gabès s’est affirmée comme un pôle majeur de réflexion critique et créative en accueillant le colloque international « Humanité augmentée, arts et singularité : repenser l’éthique et l’esthétique de demain », un événement scientifique et culturel d’envergure qui a réuni pendant quatre jours des universitaires, artistes, philosophes, designers et chercheurs tunisiens et internationaux autour des grandes mutations contemporaines liées aux technologies émergentes.
Placée sous l’égide de l’Université de Gabès, cette manifestation a été organisée en partenariat avec le laboratoire AMPES, l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Gabès (ISAM), ainsi que plusieurs institutions académiques et culturelles nationales et internationales. Le colloque s’est distingué par son approche résolument transdisciplinaire, croisant arts plastiques, sciences humaines, technosciences, design, bioart et philosophie.
1- Une coordination scientifique au cœur du projet
La conception, la structuration scientifique et la coordination générale du colloque ont été assurées par Amine Elgheryeni, maître-assistant à l’Université de Gabès, coordinateur scientifique de l’événement et président du comité d’organisation, également président de l’ATRSIPI. Son rôle a été déterminant dans la définition des axes de recherche, la constitution d’un comité scientifique international de haut niveau, la mobilisation des intervenants étrangers et tunisiens, ainsi que dans l’articulation cohérente entre communications scientifiques, expositions artistiques et activités culturelles.
Cette dynamique organisationnelle a permis de faire du colloque un véritable espace de dialogue entre pensée critique, expérimentation artistique et innovation technologique, tout en inscrivant Gabès dans les réseaux internationaux de recherche sur l’art et le posthumanisme.
2- Une ouverture marquée par une conférence inaugurale de référence
Dès la séance d’ouverture, le colloque a donné le ton avec la conférence inaugurale de Jean-Michel Besnier (Sorbonne Université), figure majeure de la philosophie des techniques, intitulée :
« L’homme augmenté ou l’homme diminué ? Enjeux éthiques et culturels de la singularité ».Cette intervention a suscité de riches débats autour des promesses et des dérives possibles de l’augmentation humaine, questionnant la place de l’éthique face à l’accélération technologique.
3- Une forte présence internationale et un comité scientifique d’excellence
Le colloque a bénéficié de la participation active de professeurs et chercheurs étrangers de renom, parmi lesquels :
- Jean-Michel Besnier (Sorbonne Université),
- Jean-Paul Haton (Université de Lorraine),
- Xavier Lambert (Université Toulouse Jean Jaurès),
- Christine Palmieri (Université du Québec à Montréal),
- Carole Hoffmann (Université Toulouse Jean Jaurès),
- Chu-Ying Chen (Université Paris 8),
- Jean-Gabriel Ganascia (Sorbonne Université),
Ainsi que plusieurs chercheurs issus d’universités européennes et nord-américaines. À leurs côtés, de nombreux enseignants-chercheurs tunisiens ont activement contribué aux débats scientifiques, tant par leurs communications que par leur engagement au sein du comité scientifique, composé de figures reconnues des universités de Gabès, Tunis, Sfax, Carthage, Sousse et Kairouan. Cette synergie a illustré la vitalité de la recherche tunisienne dans les domaines de l’art contemporain, de l’esthétique, de l’éthique et des sciences humaines augmentées.
4- Un programme dense pour penser les transformations contemporaines
Structuré autour de onze séances thématiques, le colloque a exploré des problématiques majeures telles que :
- La fusion entre art et technologie,
- Les corps augmentés, le design spéculatif et le bio-design,
- L’intelligence artificielle et la création autonome,
- Les esthétiques numériques et posthumaines,
- L’interaction homme-machine et la transformation de l’identité,
- Les enjeux éthiques et philosophiques des technologies immersives,
- La reconfiguration du vivant dans l’art contemporain.
Les communications ont alterné approches théoriques, études critiques, expérimentations artistiques et retours de pratiques, offrant une vision riche et plurielle des mutations en cours.
5- Singul’Art : quand la création artistique dialogue avec la recherche
En parallèle des travaux scientifiques, le colloque a accueilli l’exposition « Singul’Art : l’Humain en questions », coordonnée par Dr Sana Atig et Dr Dalel Smari. Cette exposition a proposé un parcours artistique interrogeant les corps hybrides, les identités augmentées, les paysages artificiels et les nouvelles matérialités issues du dialogue entre art et technologie. Elle a constitué un prolongement sensible et visuel des réflexions théoriques développées lors des séances académiques.
6- Une dimension culturelle et patrimoniale affirmée
L’événement s’est conclu par une visite scientifique et culturelle et un atelier participatif consacrés au patrimoine, aux technologies immersives et à leur impact sur la création contemporaine. Ces moments ont favorisé des échanges informels, renforçant les liens entre chercheurs, artistes et institutions, et ouvrant la voie à de futures collaborations internationales.
7- Un impact durable pour l’Université de Gabès et la recherche tunisienne
Par son ampleur, la qualité de ses intervenants et la cohérence de sa vision scientifique, le colloque Humanité augmentée, arts et singularité a renforcé le rayonnement international de l’Université de Gabès et confirmé son positionnement stratégique dans les débats contemporains sur l’art, la technoscience et l’éthique. Plusieurs projets de coopération ont été amorcés avec des universités prestigieuses telles que la Sorbonne, Paris 8, Toulouse Jean Jaurès et l’UQAM.
Face au succès de cette édition, le comité d’organisation a annoncé la préparation d’une nouvelle édition en Avril 2027, avec un accent renforcé sur l’intelligence artificielle, les biotechnologies et les pratiques artistiques émergentes.
8- Gabès, un carrefour de pensée critique et de création contemporaine
À travers ce colloque, la Tunisie et plus particulièrement Gabès s’affirme comme un espace de réflexion incontournable sur les transformations du monde contemporain. Entre rigueur scientifique, audace artistique et vigilance éthique, Humanité augmentée a démontré que le dialogue entre arts, sciences et technologies constitue aujourd’hui un levier essentiel pour penser l’avenir du vivant et de la création humaine.
Cordialement