Mise à jour :

Monsieur Hamadi Ziadi est mort hier dimanche 4, La Nation présente ses condoléances à sa famille.

Grace à Hamadi Ziadi, 1800 familles ont obtenu un foyer. Mais, cruelle destinée, voici que l’administration, de la façon la plus illégale et inhumaine, ordonne son expulsion de son foyer.

L’affaire Hamadi Ziadi révèle comment l’Administration tunisienne, au bout de quelques années, a touché le fond de l’inhumanité et comment, malgré la démocratie et les Droits de l’Homme affirmés, elle broie les gens, même ceux qui ont été parmi les meilleurs serviteurs de ce pays.

Hamadi Ziadi est un homme hors normes. « Matricule 45 » de Tunisair, sa vie se confond à celle de la compagnie qu’il a intégrée dès l’âge de 18 ans pour ne plus jamais la quitter car, après avoir mis en place un syndicat indépendant qui a assuré le bien être des salariés, après sa retraite, il a continué à les servir par l’intermédiaire d’une association.

Hamadi Ziadi a non seulement participé très activement à l’émergence de la compagnie en travaillant d’arrache-pied à sa tunisification et à son développement, mais il a également contribué, de façon exceptionnelle, au bonheur de son personnel.

Agissant à travers un syndicat indépendant, Hamadi Ziadi a garanti la propriété à 1800 salariés (certains payaient 20 dinars par mois pour avoir une villa). Il a également organisé une grande partie de leur vie en prévoyant leurs vacances, celles de leurs enfants, en agissant à tous les niveaux, scolarité, santé, loisirs…

Mieux encore: dans les moments de crise de Tunisair, il est arrivé à ce syndicat indépendant d’accorder à la compagnie les subsides qui lui faisaient défaut pour payer les salariés ou pour sortir la compagnie d’une mauvaise passe financière ou sociale.

Après avoir fait son devoir d’époux, de père, d’homme, de syndicaliste, de salarié, de citoyen, Hamadi Ziadi, dans l’une des dernières opérations immobilières qu’il a effectuée pour accorder la propriété au personnel de Tunisair, a prévu, pour lui même, un foyer. Or, le terrain a été amputé de quelques uns de ses lots par une expropriation destinée à la construction d’une route.

Pour compenser son lot, M. Hamadi Ziadi a obtenu, par l’intermédiaire du ministère des Domaines de l’État, la jouissance d’une maison avec une promesse de vente. Après la révolution, lorsque la Troika a pris le pouvoir, M. Hamadi Ziadi a reçu un ordre d’expulsion. Devant les tribunaux, il a obtenu gain de cause mais le harcèlement s’est poursuivi: hausse inconsidérée du loyer, courriers d’expulsion successifs, tout a été mis en place pour le dissuader de finir sa vie chez lui.

Comble de l’ignominie, depuis 2015, les choses se sont accélérées et l’ordre d’expulsion a été confirmé.

Inhumaine et cruelle destinée d’un homme qui a voué sa vie à aider son prochain et qui, au crépuscule de sa vie, se voit abandonné et mis au banc par un pays qu’il n’a fait que servir jusqu’à son dernier souffle.

« LA Nation » appelle le ministère des Domaines de l’État à se pencher sur ce cas et à  reconsidérer ses actes envers un homme qui mérite toutes les attentions.

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