Le nouveau projet de loi sur l’audiovisuel provoque une levée de boucliers des spécialistes.

À contre courant de la tendance mondiale qui est à la simplification, le nouveau projet de loi sur l’audiovisuel augmente le flou juridique et réduit la nouvelle instance de l’audiovisuel à un simple observateur dépourvu de prérogatives. Autre très grave manquement: l’absence d’outils pour contrôler la publicité politique lors des élections et d’intervenir en cas de graves violations, conformément aux articles 30 et 45 du décret-loi 116.

« La seule chose qui intéresse le gouvernement, c’est comment mettre la main sur les médias » s’alarme Néji Bghouri

« La seule chose qui intéresse le gouvernement, c’est comment mettre la main sur les médias » s’est alarmé Néji Bghouri, le président du Syndicat National des Journalistes Tunisiens qui somme le gouvernement de retirer le projet de loi relatif à l’Instance audiovisuelle qui restreint la liberté de la presse et toucherait à son indépendance. « Toutes nos propositions ont été rejetées » a déploré Néji Bghouri à l’Assemblée des représentants du peuple lors de l’étude du projet de loi.

Par ailleurs, Néji Bghouri affirme que les médias publics ne sont pas encore indépendants et libres, ce sont des « médias gouvernementaux qui ne sont pas encore passés à des médias publics » puisque « Les nominations à la tête des médias publics dépendent de la proximité avec le gouvernement ».

Néji Bghouri s’en est également pris aux médias privés dont il a stigmatisé l’absence de transparence dans leurs financements.

Il a, en outre, regretté le refus de débattre de Mehdi Ben Gharbia, ministre chargé des Relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et les organisations des droits de l’homme qui invite les responsables mais « n’en fait qu’à sa tête ».

Mehdi Ben Gharbia quant à lui, a affirmé « respecter tous les avis […] j’ai mené des consultations avec les professionnels du secteur médiatique […] ce n’est pas parce que quelqu’un donne son avis, que l’on va le prendre en considération à 100% […] Notre rôle est d’écouter tout le monde et de présenter un projet de loi qui correspond à la réalité du pays, qui est garant de l’indépendance des médias et de l’Instance ».

 

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