Un silence lourd de sens… Habituellement très réactifs en matière de communication, les responsables israéliens ne réagissent pas à la publication de plusieurs rapports rédigés par la Fnuod (force des Nations Unies créant une zone tampon entre les armées syrienne et israélienne sur le plateau du Golan) qui confirment que des officiers israéliens ont entretenu des contacts réguliers avec les islamistes du Front al-Nusra, la branche syrienne d’Al-Qaïda. Ces rapports révèlent que les rencontres entre militaires israéliens et terroristes ont été quasi quotidiennes. Ils démontrent qu’un dialogue s’est instauré entre les deux parties le long de la ligne de séparation entre la Syrie et la partie du Golan occupée par Israël. Du 1er mars au 31 mai 2014, la Fnuod a ainsi comptabilisé 59 réunions.

Dans la foulée, les observateurs ont constaté qu’en certaines occasions, l’armée israélienne transférait des caisses aux terroristes. Très certainement des armes et du matériel de guerre de haute technologie. A deux occasions la Fnuod a aussi observé que des officiers israéliens faisaient pénétrer des terroristes en bon état de santé sur le territoire de l’État hébreu. Mission de renseignement à double sens ? Formations aux armes et au matériel technologique livrés ? Dans ce cas également, il n’y a pas de réponse. La majorité des contacts observés se sont déroulés à proximité d’un poste de la Fnuod surnommé «Point 85». Aujourd’hui, la situation est pire puisque la situation militaire s’est dégradée sur le Golan et que les Casques bleus y sont moins présents depuis l’enlèvement de 45 d’entre eux par le Front al-Nusra entre le 28 août et le 10 septembre. Ces enlèvements avaient certainement pour but d’éliminer de dangereux observateurs dont les rapports prouvent la collusion entre Israël et les terroristes.

Les médias syriens, qui accusent régulièrement les terroristes d’être «aux ordres de l’occupant sioniste» avaient donc raison. Dans les milieux israéliens du renseignement, des rumeurs selon lesquelles l’État hébreu aiderait certains groupes combattants de façon active circulent également depuis le début de la guerre civile syrienne. Des cours de formation et des livraisons d’armes ont parfois été évoqués, mais rien n’a jamais été démontré.

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