Des membres de Machrou’ Tounes (Projet Tunisie), du Comité directeur légitime de Nidaa, de l’Union patriotique libre (UPL), du Travail patriotique et démocratique, Al-Ichtiraki ( le parti socialiste), le parti Thaouabet et plusieurs personnalités politiques indépendantes ont décidé de former un front dont le nom n’est pas encore défini et qui a l’ambition de présenter un cadre pour réunir les différentes composantes nationales progressistes de Tunisie, composantes majoritaires dans le pays, comme l’ont prouvé les élections de 2014, mais otages, depuis 6 ans, des égos et des manigances électorales.

Plateforme collaborative en cours de rédaction

Pour le moment, des réunions provisoires sont tenues, elles sont ouvertes à tous les mouvements et aux personnalités politiques nationales-progressistes qui manifesteront leur intérêt à rejoindre le front. A cet effet, un texte collaboratif est en train d’être rédigé par tous les volontaires. Cette plateforme collaborative, qui, une fois les négociations achevées, deviendra le texte fondamental, sera présentée au public le 29 janvier 2017, date à laquelle le front verra officiellement le jour.
Certains des initiateurs de ce mouvement ont cependant pris les devants et ils appellent d’ores et déjà l’État à assumer ses devoirs face à la situation inquiétante du pays. Ils appellent également à hâter l’adoption de la loi électorale et à fixer une date pour les élections municipales.

Une alternative à la non gouvernance issue de l’explosion de Nidaa ?

Cette future formation politique est très attendue par les nationaux-progressistes tunisiens suite au terrible flop de Nidaa Tounes, provoqué par la méconnaissance du principe démocratique et par un népotisme déclaré qui ont tous deux jeté aux orties le triomphe électoral et annihilé tout le travail partisan nécessaire à la mise en place d’une politique fiable. Le résultat, politiquement catastrophique, a entraîné des conséquences néfastes sur le pays, les deux gouvernements Essid et Chahed sont restés sans véritable soutien et le paysage politique est devenu parfaitement indéfinissable, laissant ainsi l’initiative aux divers lobbies, particulièrement ceux des mafieux et des trafiquants. Quant à l’État lui-même, il reste inefficace, incapable de générer la dynamique dont le pays a besoin.
L’équipe Youssef Chahed, malgré plusieurs personnalités sérieuses et pleines de bonne volonté, butte devant le manque de soutien politique franc, devant le gouvernement des juges, qui bloque toute initiative anti-corruption et devant la force d’inertie d’une administration qui n’a cure de la bonne gouvernance.

Qu’attendent les Tunisiens d’une telle formation ?

Les fondamentaux se sont perdus. le sérieux, l’honnêteté et l’esprit de défense de la nation n’ont plus cours alors que la Tunisie vit des moments terribles où des milliers de jeunes, devenus de dangereux terroristes, sont en train de regagner le pays suite à l’échec du plan otano-wahhabite de déstabilisation politique de la Syrie. Cette perte des fondamentaux nécessite un véritable branle-bas de combat, mais le système politique généré par la Constitution de 2014 n’est pas viable, d’autant que l’absence de volonté politique et de perspectives d’avenir, le tout baignant dans une communication politique chaotique, génère immobilisme et impunité. Sans oublier un paysage médiatique ravageur et en deçà de tout ce dont ont besoin les Tunisiens.

Si ce futur « front » sait mettre en avant les vrais problèmes tout en se structurant de façon solide pour éviter les effets désastreux des égos et des sabotages, il pourra constituer, au sein de l’Assemblée, un relais efficace de la société civile tunisienne pour présenter lois et amendements nécessaires au pays. Ce serait alors un bon début pour espérer ratisser large en vue des municipales.

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