Saladin (1137 – 1193)

D’origine kurde, le guerrier Saladin aide son oncle Chîrkouh à s’emparer du pouvoir en Égypte. À 32 ans, il lui succède comme vizir, réussi à réunir l’Égypte et la Syrie et attaque les Francs installés depuis un siècle en Palestine. Il échoue contre les chrétiens à Montgisard le 25 novembre 1177 mais remporte par la suite plusieurs victoires dont celle, décisive, de Hattîn en 1187, qui permet de reconquérir Jérusalem près d’un siècle après son annexion par les croisés (1099).

La bataille de Hattin

Les chroniqueurs francs rapportent avec émotion que, lors de la prise d’Acre (عكّا), Saladin rachète de ses ennemis le nourrisson d’une jeune prisonnière franque pour le réunir à sa mère. Des actes d’extrême cruauté sont aussi rapportés par ses ennemis, mais toutes les guerres traînent leur lot d’inhumanité. Par contre, son ouverture d’esprit, sa curiosité scientifique et la présence, parmi ses conseillers de savants de différentes confessions – dont le juif Maïmonide –, dénotent d’une grande tolérance.

Le 4 mars 1193, Saladin, fondateur de la dynastie ayyoubide, meurt à Damas à l’âge de 55 ans. Son frère, Mélik el-Adil, l’ami du roi d’Angleterre Richard Coeur de Lion lui succède. Ce dernier a un moment envisagé de lui donner sa soeur Jeanne en mariage pour qu’ensemble, dans la tolérance, ils gouvernent la Terre sainte ! Mais ce projet utopique a avorté dans l’oeuf.

Le sultan Mélik el-Adil meurt de chagrin le 27 août 1218 en voyant les croisés occuper Damiette et menacer de s’emparer de l’Égypte. Après sa mort, son royaume est partagé entre ses deux fils, Mélik el-Kâmil auquel revient l’Égypte, et Mélik el-Mouazzam auquel revient la Syrie. C’en est fini de l’unité du monde arabe et de l’œuvre de Saladin.

Commentaires