Mardi 19 septembre, au cours de sa première intervention devant l’Assemblée générale des Nations unie, Donald Trump a menacé de «détruire totalement» un autre pays devant ses représentants.

Le régime nord-coréen, jugé « mauvais » et « corrompu », a été mentionné le premier dans la liste dressée par le président des Etats-Unis des « Etats voyous représentés ici qui soutiennent le terrorisme et menacent d’autres nations, ainsi que leur propre peuple ».

M. Trump s’est ensuite tourné vers l’Iran, associé curieusement au terrorisme d’essence djihadiste pourtant lié aux courants les plus radicaux du sunnisme, ennemis mortels de l’Iran chiite!

Le président des Etats-Unis a attaqué une nouvelle fois l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, considéré comme « une honte », pourtant réalisé sous l’égide des Nations Unies. « Nous ne pouvons pas respecter un accord s’il sert à couvrir l’éventuelle mise en place d’un programme nucléaire », a-t-il déclaré, alors que l’Agence internationale de l’énergie atomique assure que Téhéran respecte ses engagements. M. Trump s’est d’ailleurs gardé d’annoncer une sortie américaine de cet accord conclu avec les membres permanents du Conseil de sécurité ainsi que l’Allemagne.

Pour l’Iran, les déclarations de Trump traduisent « sa méconnaissance des choses, son ignorance »

La diplomatie iranienne n’a pas tardé à réagir. Le ministre des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a estimé que « les propos tenus par le chef d’Etat américain étaient « effrontés » et ne tenaient « aucun compte de la lutte menée par l’Iran contre le terrorisme », qu’ils traduisaient « sa méconnaissance des choses, son ignorance ».

Pivotant vers Cuba, et surtout le Venezuela, le président a assuré que «partout où le socialisme ou le communisme ont été appliqués, ils ont apporté l’angoisse, la dévastation et l’échec». M. Trump ne s’est cependant pas montré plus précis à l’encontre du président vénézuélien, Nicolas Maduro, dans le contexte de graves tensions internes, que sur l’Iran.

« Nous ne pouvons pas rester sans rien faire. En tant que voisin et ami responsable, nous devons avoir un but », à savoir que les Vénézuéliens puissent « recouvrer leur liberté, remettre le pays sur les rails et renouer avec la démocratie », a-t-il ajouté, se disant prêt à « de nouvelles actions », sans en préciser la nature, dans le cas où le président vénézuélien persisterait dans la voie visant à « imposer un régime autoritaire ».

« En tant que président des Etats-Unis, je mettrai toujours l’Amérique en premier, tout comme vous, car les responsables de vos pays devront toujours mettre vos pays en premier », a-t-il assuré avant d’appeler à un « grand réveil des nations ». « Améliorer les conditions de vie de nos peuples exige aussi que nous travaillions ensemble dans une étroite harmonie et une unité pour créer un avenir plus sûr et pacifique pour tout le monde » a-t-il conclu de façon inepte.

À Pékin, la réaction est virulente et inhabituellement directe. “Ce ne sont pas les propos qu’attend le monde d’un président des États-Unis”, déclare d’emblée le Huanqiu Shibao dans son éditorial du 20 septembre. Les Chinois et les Sud-Coréens sont fortement opposés à l’éclatement d’un conflit armé : ‘détruire la Corée du Nord’ aboutirait à une catastrophe écologique pour l’Asie du Nord-Est. La pollution nucléaire engloutirait le nord-est de la Chine, la péninsule du Shandong et la Corée du Sud.”
Washington et Pyongyang seraient alors responsables d’un “crime” contre les populations locales, accuse le journal par avance. C’est pourquoi “les Chinois espèrent que la question nucléaire nord-coréenne sera résolue par un atterrissage en douceur”.

Pyongyang porte aussi de lourdes responsabilités dans l’exacerbation des tensions dans la péninsule. En tentant de débloquer la situation par l’accélération de ses tests de missiles nucléaires, il poursuit une chimère. Le monde ne saurait accepter que la Corée du Nord devienne un pays nucléaire, et celle-ci devrait faire attention à ne pas franchir ce pas.”

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