De nouvelles données particulièrement délicates ont été révélées dans l’affaire Saber Lajili après l’arrestation de l’agent « A.A ».

Rappel de l’affaire :

Deux hauts cadres de la sûreté nationale sont arrêtés, l’un depuis mai 2017 et le second depuis le mois de novembre 2017 pour « complot contre l’État ».

Une accusation qui ne tient pas

L’accusation se base sur une plainte qu’un simple agent, « A.A. », a déposée contre son Directeur du département de la lutte contre le terrorisme, Saber Lajili. Selon les propos de A.A., Lajili aurait rencontré Chafik Jarraya dans son bureau et aurait, demandé à A. A. des informations concernant un contrebandier arrêté. Des faits qui ne constituent en rien un « complot contre l’État » vu que Chafik Jaraya, du fait de sa proximité avec Abdelhakim Belhaj, de Fajr Libya, fournissait depuis longtemps aux autorités tunisiennes des renseignements importants sur la Libye.

L’aveu du délateur A.A.

Arrêté le 3 août 2018 pour une affaire crapuleuse touchant au terrorisme, le délateur a déballé, pour se rendre intouchable, qu’il a rencontré le chef du gouvernement Youssef Chahed. Après examen, il s’est avéré que cette rencontre a bien eu lieu le premier novembre 2016, la veille du dépôt de sa plainte contre Saber Laajili, affirme Scoop Info.

Rapports suivis entre le cabinet du chef du gouvernement et A.A.

Selon la même source, les investigations techniques (suivi des appels et localisations téléphoniques) ont démontré une relation suivie entre le délateur A. A., un conseiller du chef du gouvernement et un directeur d’un journal électronique proche du gouvernement.

Quid des rapports entre le délateur et le cabinet de Youssef Chahed?

Le chef du gouvernement a-t-il eu affaire à un agent impliqué dans des affaires crapuleuses en rapport avec le terrorisme pour faire tomber un cadre connu pour son honnêteté et ses capacité? Tout l’indique. La question est brûlante d’autant plus que Saber Laajili et Imed Achour ont réussi, après leur nomination fin 2015, après le 3e grand attentat de l’année (contre la Garde Présidentielle), à stopper l’hémorragie terroriste dans le pays.

D’ailleurs, bizarrement, Youssef Chahed s’est déplacé, le 31 octobre 2016 à la Direction de l’Antiterrorisme pour féliciter Laajili d’avoir découvert une immense cache d’arme comportant un extraordinaire arsenal dont 24 missiles sol-air. Le lendemain, le chef du gouvernement a rencontré l’agent « A.A. » et le lendemain, 2 novembre, « A.A. » a porté plainte contre Saber Laajili.

Maître Walid Boussarsar, avocat de Saber Lajili a déclaré aux médias que le Chef du gouvernement et son conseiller craignaient que le tribunal militaire refuse l’accusation de « complot contre l’État » contre Chafik Jaraya, ils auraient donc, pour fabriquer le fameux « complot contre l’État », décidé d’impliquer les cadres sécuritaires, Saber Lajili et Imed Achour dans l’affaire et ce, à l’aide d’un agent (A.A.) déjà soupçonné dans des affaires crapuleuses touchant au terrorisme.

Terrible affaire doublée d’une terrible injustice. Chafik Jarraya aurait pu être poursuivi pour corruption au lieu de ce sombre complot contre l’État qui a coûté à la Sureté Nationale tunisienne l’une des pires crises de son existence car l’ensemble des services du Renseignement et de l’Antiterrorisme ont été paralysés par l’arrestation injuste de leur chefs, ce qui, selon plusieurs observateurs, a entraîné un retour du terrorisme.

L’article original : https://bit.ly/2nCCb3F 

 

Autres liens sur l’affaire :

Tunisie, de quel « complot contre l’État » s’agit-il ?

Tunisie. L’ex-patron des Services Spéciaux arrêté pour avoir fait son travail

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