Plusieurs banques tunisiennes sont connues pour leur soutien aux artistes et créateurs en général. Il s’agit là d’une vieille tradition internationale que les banquiers tunisiens ont adoptée il y a bien longtemps or, il y a quelques temps, l’artiste Bendirman a découvert sa chanson dans un clip vantant les services d’Attijari Bank. Le problème est que personne ne lui a jamais demandé quelque autorisation que ce soit.

Quelques semaines auparavant, c’est la télévision nationale, Al Watania 1 qui a fait la même chose et utilisé une de ses chansons sans autorisation.

Le problème, en Tunisie, est que le travail des artistes comme de tous les autres créateurs, n’est pas considéré comme tel et toutes les lois destinées à protéger les auteurs sont parfaitement bafouées depuis des décennies. Pire encore, la plupart des institutions mises en place pour défendre les Droits d’Auteurs et qui ont couté des millions de dinars, font tout sauf défendre les droits des auteurs. C’est ainsi que les dizaines de radios tunisiennes ne paient pas un millime de droits aux chanteurs sur les chansons qu’elles passent 24 heures sur 24.

De ce fait, des créateurs exceptionnels vivent dans la précarité et sont souvent obligés de travailler dans un autre domaine que celui de leur prédilection pour pouvoir simplement vivre et créer.

Bayrem Kilani, alias Bendirman, suite à ces utilisations non autorisées de ses œuvres, a publié, sur Facebook, des statuts demandant à ces institutions de s’acquitter de leurs obligations envers lui. C’est là qu’a commencé une série d’actes de mauvaise foi manifeste de la part des responsables de ces institutions, mauvaise foi allant parfois jusqu’à méconnaitre ses droits sur ses propres œuvres! On savait les banques siphonneuses, mais pas stupides.

Mais quand ces institutions ont remarqué que les choses ont changé et qu’aujourd’hui, un simple statut Facebook est plus efficace qu’une campagne de presse, surtout que Bendirman dispose de 850 000 followers, plus que la Présidence de la République et celle du gouvernement, les réactions se sont faites moins violentes. Des tentatives d’arbitrage ont été opérées, mais aussi misérables les unes que les autres, car, en compensation, elles ont promis de la pacotille, ce que Bendirman a refusé de façon sympathique et cordiale.

Suite au refus de Bendirman, Attijari Bank, au lieu de reconnaître la faute de l’agence de publicité en cause qui n’a pas honoré les droits en question, a décidé de monter aux extrêmes et vient carrément de porter plainte contre lui pour diffamation alors que l’artiste n’a fait que demander réparation. Drôle de politique de défense pour une banque que de corriger un vol par une plainte en justice. Heureusement qu’il existe encore de grands banquiers qui, spontanément, achètent les œuvres des créateurs pour promouvoir l’Art et la Culture.

Voici le fac similé de la plainte d’Attijari Bank et le clip incriminé.

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